Voyager, c'est demander d'un coup à la distance ce que le temps ne pourrait nous donner que peu à peu.
Paul Morand

lundi 1 septembre 2008

LE TREK DES CAMPESINOS....

Afin de découvrir une Bolivie "différente", on prend le parti de se perdre sur des routes inconnues, à l'écart du circuit touristique classique.

Nous voilà donc au cœur de la Bolivie à Cochabamba, dans sa vallée fertile qui lui vaut le surnom de grenier du pays.
"Différente" pour sûr, Cochabamba est une ville bien différente de ce que l'on connait ici... Il y fait chaud, très chaud même, une atmosphère tropicale avec des palmiers sur le zocalo, des bars à l'occidentale et le pullulement des clubs de gym (ah! le culte du corps).
On se plait à déambuler dans ses rues quadrillées, son marché immense, mais pour nous l'intérêt n'est pas là, il se trouve 50km plus à l'est, à Punata.







Oui, car à Punata tous les mardis c'est jour de marché, et on vous le met dans le mille, aujourd'hui c'est mardi!!

Qu'est-ce qu'on est contents!!








Des vaches, des cochons, des poules, des DVD piratés, de la gélatine, des jupons colorés, de la bougie de moteur, des grigris Aymara et la chicha, cet alcool de maïs fermenté que l'on ne tire non pas d'un fût de chêne mais d'une bonne grosse poubelle en plastique!

Et puis à ceci s'ajoute l'essentiel, les acteurs de ce joyeux bordel, les Boliviens et Boliviennes qu'on ne se lasse pas d'observer, avec leurs monteras (chapeau blanc ciselé) qui leur mouchettent le visage et leur aguayo, cette pièce de tissu coloré où viennent se lover les petits.





-Hé gringos, qu'est-ce que vous faites là?

- Rien, on se régale.






Imaginez une place centrale , avec son église bien sûr, des rues qui partent de chaque angle et se perdent dans les buissons au bout de quelques mètres, et vous avez Mizque.



Il n'y a rien à voir, rien à faire ici, si ce n'est laisser les heures s'écouler au son du clocher.
Mizque a l'atmosphère de ces villages de province où, le soir venu, les gamins se courent après dans la semi-obscurité des rues éclairées au néon, pendant que les mamas balancent l' eau de vaisselle par le cadre de leur porte.





On a trouvé notre petit coin de Bolivie paumé, tellement isolé, que c'est un peu le bazar pour sortir de lá...

Après avoir attendu 8h dans une commune voisine, Aiquile, on se fait embarquer par un taxi collectif à 2h du matin direction Sucre, d'où on veut filer à peine arrivés pour Tupiza.

Le plan semble infaillible, "semble" seulement, en fait tout ça c'était sans compter sur la présence de sympathiques campesinos qui bloquent tous les accès à la capitale.
A 4h, le chauffeur du taxi nous réveille, si tant est qu'on dormait, "la route est bloquée, les paysans balancent des pierres sur la voie, vous restez là ou vous revenez sur Aiquile?".

Après une intense réflexion...on décide de franchir le barrage à pied, en comptant sur la présence d'un véhicule de l'autre côté!

ON RESTE LÀ!

Oh! la bonne idée!!!!...
C'est là que commence le trek des campesinos!...
Alors, ne cherchez pas dans les guides de voyage, même les plus aboutis, ce trek n'y est pas répertorié, et pour cause.... En fait ce n'est pas 1 mais 3 barrages placés sur la route qui nous attendent, de plus il n'y a quasiment aucune "movilidad" entre, un enfer...

Nous voilà donc contraints de marcher, nos 15kg sur le dos sur cette foutue nationale qui n'en finit pas.
Le décor a des allures d'exodes, tout le monde porte son baluchon ou traîne sa valise à roulettes comme des réfugiés quittant un pays en guerre. Alors nous, on a rien contre le fait que ces paysans fassent "grève", ils ont sûrement de bien bonnes raisons, et on supporte bien les grèves d'instit', de camionneurs, de marins pêcheurs, de la RATP... Par contre, on a un peu plus de mal à supporter les quolibets :

"eh! Gringa! Vas a sufrir hoy, mucha caminata!!!".

Sur les 90km qui nous séparent de Sucre on en marchera 40...les 50 restants, tassés à 10 dans les taxis break...
On arrive crevés, les épaules mâchées, les pieds endoloris, voilà Sucre la blanche! Dans quelle merde on s'est foutus!!

On a qu'un seul espoir : que le barrage se lève demain pour quitter la ville qu'on connaît déjà. On essaie tant bien que mal de se refaire la cerise mais le mouvement se durcit, et on nous fait comprendre que si l'on veut quitter la capitale il faudra encore user de la semelle!!



Trek des campesinos, itinéraire 2:
A cet instant très précis, ce qui nous fait le plus rêver, ce n'est pas une bouteille de vin, un camembert, un podologue (quoique...), un prime-time de la starac' ou un épisode de "plus belle la vie", c'est Puente Mendez, le pont qui marque la fin du département de Sucre et le début de celui de Potosí où le trafic routier est maintenu!
Seulement Puente Mendez est à 50km, 50 km de multiples barrages de pierres et d'épineux que les pneus des taxis n'apprécient guère et qui se résument à nouveau pour nous à 40km de marche ou crève sous un soleil de plomb!





C'est pas qu'on soient maso mais on arrive malgré tout à rire de notre malchance et à apprécier quelques instants de marche avec quelques Boliviens qui marchent comme nous depuis des heures.

Bien difficile d'arriver jusque là mais cette marche forcée en valait la peine, Tupiza nous offre tout ce que l'on aime, une Bolivie authentique avec ses tupizeños des plus accueillants, une ville aux allures de western et des paysages extraterrestres!






On y fera de bien belles balades dans les canyons rouges, les cascades asséchées, évitant cactus et épineux...ouille!





Puis on l'attendait ce Sud Lípez, ces 4 jours de 4x4 à fond les ballons au milieu de paysages surréalistes, Dali-esques!!



















Des lagunes vertes, jaunes, rouges, des volcans endormis, des salars, des étendues de sable à perte de vue où se baladent lamas, vigognes, viscache, flamands roses et ....touristes!

Jours superbes accompagnés de notre petit groupe franco-australien avec au volant Sebastian et à la cuisine Vicky (dire Bicky) véritable Bocuse au féminin que tous les autres touristes nous envient (heureusement qu'elle m'arrive sous les aisselles et porte du 54 sinon j'aurais eu du souci à me faire....).
La description de ce périple est pour le moins concise, mais les photos en parleront mieux que nous!!!


















C'est par Oruro, ville minière et berceau du roi Evo qu'on quittera la Bolivie pour le Chili (l'ennemi juré, le voleur de mer...).

On fait nos sacs déjà tout nostalgiques à l'idée de partir...

amigo! Tu le connais celui-là "Jamas dos sin tres!!?", il est pour toi!!




3 commentaires:

Gugazz a dit…

Hello !
On vous suit tj avec bcp d'attention.
On essaye d'imaginer vos galère et vos joies.
Mais j'ai une petite question !!!
N'y a t'il pas un "où est charlie sur la photo 'salar ile' (la grande étendue de sel avec des cactus au premier plan) ? ^^

Je vous embrasse et bon Chili !

damienetaudrey a dit…

Tudo Bom !
Eh oui on est au bresil et on mange du soleil...mais j ai l impression que vous aussi ;)
Pour nous aussi le Huayna a ete une experience de oufffff!!!!
Profitez bien de la fin et n oubliez pas d etre gentils avec les radiologues en rentrant ;)
bisettes a bientot en france...
damien et audrey

David et Stephanie a dit…

Buenas les amis!!

-Oui mon frerot! y'a un "oú est charlie" sur la photo et pour ce qu'on en sait il s'apelle peut-etre vraiment Charlie!!!!
En voilá un qui voulait s'incruster sur notre blog!!!
Nous vous embrassons bien fort tous les 4!!!!!!!!!

- OK! dam'et audrey, on sera gentils avec les radiologues, du moins pendant l'entretient d'embauche ;0)
Bon vent!et a tres bientot, audrey on t'envoie un CV d'ici 2 mois....

- Señorita Flores, désolé pour le témoignage des couples qui partent 1 annee mais on a décidé de se séparer en rentrant!....
David dit que ma blague est nulle... D'ailleurs si ce comentaire est une blague d'anciens collegues, bel effort!!

bises a todos!!!!!

Est-ce que vous êtes là??!