Voyager, c'est demander d'un coup à la distance ce que le temps ne pourrait nous donner que peu à peu.
Paul Morand

dimanche 13 avril 2008

LE MYANMAR, 24 JOURS SEULEMENT....

Tout le monde connaît la situation politique au Myanmar depuis les évènements de sept.2007...
Le pays est dirigé d'une main de fer par une junte militaire (et cela depuis le début des années 60), qui a tout bonnement annulé les résultats des élections de 1990 qui voyait la National Ligue for Democraty d'Aung San Su Kyi victorieuse avec plus de 80% des voix.
Suite à cette situation, le pays est sous le joug d'un embargo économique et nombreux sont ceux à appeler au boycott touristique.

Alors aller au Myanmar, tout comme se rendre au Tibet, soulève un profond problème éthique.

On y va donc avec aucune illusion, sachant pertinemment que l'on financera en partie ce régime (visas, taxes d'aéroports et billets d'entrée des sites touristiques) mais espérant qu'avec notre façon de voyager (gargotes de rues, guesthouses bon marché et répartition des dépenses) la plus grande partie de nos Kyats arrivera dans les poches de ceux qui en ont le plus besoin...



Dès notre arrivée, on a comme une impression de déjà vu, ca sent l'Inde à pleins naseaux!!

Yangon, capitale du pays, possède indéniablement des airs du pays de Gandhi avec ses bâtisses bleu brahmane, ses odeurs d'épices et ses crachats de jus de bethel plein le bitume!
Le pays d'or porte décidément bien son nom, partout dans la ville s'érigent des stupas aux flèches dorées dont la plus célèbre d'entre elles, la Paya Shwedagon, domine la ville.
Par chance (ou malchance) on la visite un soir de pleine lune, c'est l'affluence record comparable à un samedi après-midi de soldes (comme ça, ça parle à tout le monde, bande d'athées consuméristes!!!).


Comme d'habitude on est frappé par la ferveur religieuse!!
Ca se bouscule, ça s'agenouille, ça s'aplatit devant Bouddha, et que je t'allume 2 bâtons d'encens et que je t'enflamme 3 bougies... (et quand le petit incendie démarre, véridique, tout le monde détale! Assez prié, laissons bouddha à sa méditation! :0)).

En déambulant dans les rues on ne peut s'empêcher de se demander comment sont perçus les touristes : personnes désireuses de mieux connaître le Myanmar et son peuple ou "collaborateurs" de la junte au pouvoir...

On avance donc un peu timides, mais les premières rencontres nous rassurent, les min gala ba fusent (difficile de répondre à tous), les sourires sur les visages maquillés au thanaka (poudre d'écorce d'arbre mélangée à de l'eau) incitent à une reponse, autant dire qu'à la fin de la journée on a des crampes aux zygomatiques!

Après s'être refait la cerise sur les plages thaïlandaises on avait décidé d'aborder le pays le couteau entre les dents, affamés, désireux d'en voir un maximum, mais l'on déchantera très vite!!
Les transports en commun sont d'une horrible lenteur, les routes dans un état déplorable et pour couronner le tout, nous sommes en plein préparatifs du nouvel an bouddhique, seule période de l'année où les bus sont archi bondés!
On revoit donc notre planning à la baisse, le couteau planté dans la fesse...
Prochaine destination Mandalay.


Deuxième ville du pays et ancienne capitale, elle abrite une multitude de sites religieux bouddhistes (bien sûr...).












On la découvre à velo, un paquet ocre sur le porte bagages, en fait un moine bien sympathique qui nous accompagnera toute la journée et nous en apprendra un peu plus sur la vie au Myanmar.







Mandalay s'avère être une ville bien agréable avec ses quartiers pittoresques, véritables
villages dans la ville où les habitants nous regardent, sourire aux lèvres, se demandant si on ne s'est pas perdus...



Décidant de quitter la ville pour la campagne , on file à Hsipaw.
Alors Hsipaw sur une carte, c'est à environ 150 km au N-E de Mandalay, petite ville charmante bordée de rizieres comme le conte si bien le Lonely (on cite "ici le reste du monde vous paraîtra bien loin..").

En fait Hsipaw, c'est 9h de bus, véritable cercueil de métal, dans lequel on s'entasse entre les sacs de grains, les câbles électriques et les caisses de tomates sous nos pieds...
9 h de supplice, les genoux au niveau des oreilles, les jambes tellement endolories que toute fuite est vaine!
On fera bien quelques ballades dans les environs mais ici , pour vivre, on brûle et on abat encore les arbres en masse, ce qui entache quelque peu le paysage...
Les ressources hydro-électriques du pays sont totalement inexploitées (en ce moment même, à Yangon, j'ecris à la frontale...), et le bois et son charbon sont les seules ressources énergétiques indispensables à la vie quotidienne.

Heureusement le cinéma bollywood arrive jusqu'ici, on vous conseille ardemment les tribulations de Raj et Heero dans la super production de Ram Gopal Varma "AAG", 3 heures de délice dans la plus pure tradition indienne.
Et puis Hsipaw c'est aussi l'occasion de faire un peu de business, on y troque un stylo LaPoste contre un lance-pierre (grosses bises à Josheou, papa t'as vu je fais de la pub jusqu'au bout du monde;0)).

Puis vient le jour où il faut reprendre la route, le couteau qui nous avait juste piqué, s'enfonce désormais jusqu'à la garde lorsqu' il faut gagner Bagan en combinant bus et bateau...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Super, nous avons de quoi lire!!
Nous languissions un peu!!
Bisous très affectueux
Mum and Dad

David et Stephanie a dit…

bouge pas je t'appelle desuite!!!

Est-ce que vous êtes là??!