De VENTIANE au PLATEAU de BOLAVEN...

Les transports publics au Laos, bien qu'ils soient "organisés", ne répondent à aucune règle horaire !
Le bus part quand il est plein, c'est à dire quand les petits tabourets en plastique ont trouvé preneur dans l'allée centrale au milieu des sacs de riz de 50Kg... Pas d'espace vide, comme dans la nature!
Et lorsqu'il est plein et que vous l'attendez au bord de la route (pas toujours de gare routière dans les villages) vous avez beau gesticuler, supplier le chauffeur, il ne s'arrêtera pas...

L'alternative, c'est le pick-up.

Le principe est simple, on quitte Vang-Vieng à 5 et au bout de quelques km on se retrouve vite à 20 à l'arrière, que des Lao, la route pour Ventiane est tortueuse, et la conduite digne d'un Sébastien Loeb... Les gamins vomissent à tour de rôle dans les sacs plastique fournis gracieusement avec les billets, les mamies s'accrochent aux barreaux comme elles s'accrochent à la vie, et les poissons chats dans leur panier d'osier nous arrosent copieusement les pieds à chaque virage...




Après ces 4 heures de trajet on pense l'arrivée à Ventiane salvatrice mais c'est sans compter sur la chaleur étouffante et le manque de guesthouses cheap (et non, on ne mène pas la vie de château).
De plus ils sont tous là, ces maudits backpackers, lonely planet à la main, ils cherchent, avides, le visage moite et tendu...
On se fusille du regard, y'a pas de "Hi!" qui tienne aujourd'hui !


On est prêts à courir, à jouer des coudes et à faire des croche-pattes !
Y'a comme un p'tit air d'Ennio Morricone qui flotte, on va l'avoir la dernière chambre de la ville bon marché !

Ventiane, la CAPITALE, 234.000 hab., est une ville à dimension humaine, pas de stress, les pieds au bord du Mekong, avec de l'autre côté la Thaïlande, l'une de nos prochaines destinations.
Elle recèle de temples bouddhistes plein de charme et on passe un long moment à contempler le Pha That Luang (le stuppa doré) guettant la bonne lumière !
Attention ! Un long moment...pas au point de nous faire oublier l'heure du sunset sur le Mekong, BeerLao fraîche et calamar grillé en guise de chipsters...

L'art et la culture d'accord, mais chaque chose en son temps!


Dès la nuit tombée, c'est la razzia au marché de nuit de Ban Anou. Brochettes, saucisses au barbecue, baguette de pain, riz gluant et douzaine de beignets en dessert, un régal pour une bouchée de pain !

C'est par bus de nuit que nous rejoignons Pakse au Sud. De là, nous explorons le plateau de Bolaven avec ses plantations de café et ses villages pittoresques.
Le café a été importé par les français en 1900 (si on veut trouver un seul côté positif à la colonisation), et il est excellent !

Très corsé, à cause du filtre fait d'un tissu à mailles larges, il reste bien noir pour David et avec un fond de lait concentré sucré pour Stef (ils font ça ici, idée que je vais exporter de ce pas...).

Nous qui ne savions pas à quoi ressemblait un Cafeie(r) (on ne sait pas l'écrire non plus...), on en trouve un peu partout ici et non ! le café n'est pas issu d'un sac en toile de jute de 50 kg porté par un âne avec un gringo qui joue de la flute à côté, avant il y a l'arbre !
Bon, on fait les neuneus, mais pour se déplacer dans ce plateau il faut de la jugeote ou du moins un esprit aventureux...

A Tat Lo, petit endroit paradisiaque et paumé entouré de cascades, où il est si facile de laisser s'écouler les journées, il est bien moins aisé de partir...

Levés à 5 h du mat' pour marcher avec 15 kg sur le dos vers un carrefour situé à 6 km, chopper un pick-up après 2 h d'attente à boire du café (heureusement qu'il est là...), bouffer la poussière par toutes les pores avant d'attraper un bus bondé au vol, tout ça sous un soleil de Satan... Oui! Se transporter autrement qu'à mobylette dans le plateau de Bolaven est une sacrée expérience.

Et quand tout se déroule bien, 160 Km en 8h30 pour arriver à Attapeu, on est satisfait de nous !

Après le plateau, nous finirons la découverte de ce pays à doux rythme, toujours, par Si Phan Don, les 4 000 îles...

à suivre...