Essayons de ne plus parler de ce qui fâche quelques instants, mais plutôt de ce qui ravit!!
Le Gangs Yul (le Pays des Neiges) et les Peu Pas (ses habitants)nous enchantent...
Nous pourrions passer des heures à les observer et vice versa (les tibétains sont extrêmement curieux !!).
Dans les petits resto, les yeux sont invariablement braqués sur la télé (sur laquelle un DVD distille des combats de yaks ou des danses traditionnelles tibétaines dont david maitrise la chorégraphie...il vous en fera une petite démonstration dès notre retour!!) ou sur nous, qui avalons bruyamment notre thukpa et nous mouchons dans les serviettes.
Ici, même les hommes sont coquets, cheveux longs tressés, turquoises aux oreilles, bottes de cavaliers et portent leurs grands manteaux noués d'une large ceinture permettant de le relever jusqu'aux genoux.
Cela forme ainsi une poche ample sur leur poitrine, "l'ambag" de laquelle sortent bols, tsampa et morceaux de yak séchés...

Si voyager en cette saison nous permet d'éviter les touristes (on doit être 10 tout au plus à
Lhasa..), les treks ne sont malheureusement pas possibles, les cols d'accès souvent bloqués par la neige!
Nous décidons tout d'abord d'explorer la vallée du Yarlung.
Interdite aux voyageurs indépendants (que nous sommes avec joie) sans un permis payant
délivré par le terrible PSB (police security bureau), nous décidons de braver l'interdit et partons de nuit dans un bus de pèlerins.
Malgré l'ambiance chaleureuse et la musique à fond, nous sommes frigorifiés !
Les vitres givrées nous permettent de passer le premier check-point incognito et pour ce qui est du second, placé devant le monastère de Samye... On a vu personne !
On risquait juste une amende, c'est toujours çà de moins dans la poche des chinois et quelques yuans de plus dans l'ambag des tibétains...
Samye a pour particularité d'être au milieu de dunes de sables et nous grimpons
sur la colline Hepori qui le surplombe pour profiter de la vue.
Devant le monastère nous rencontrons un lama qui nous invite à parcourir la avec
lui. La communication est comme toujours laborieuse, nous comprenons juste qu'il s'est
exilé au Nepal depuis quelques années et revient rendre visite à ses parents et à quelques monastères de la région : il nous montre ses 2 passeports ! L'un Népalais, l'autre chinois, qui lui permettent de passer les frontières.
De retour parmi les pèlerins : il nous faudra 5 h pour regagner Lhasa... Le bus s'arrêtant devant tous les monastères...
Les femmes devant nous chantent et nous offrent des friandises au goût parfois douteux. Après un bout de fromage séché, c'est un petit losange gris, dur comme de la pierre qui sort de leur poche...
On les imite, le mettant à la bouche tel un caramel dur! Pas de goût particulier, si ce n'est celui de feu de bois, on suppose que c'est de la tsampa durcie... (ne le leur répétez pas mais après 2h de "mâchonnage" nous l'avons discrètement craché, on préfère le caramel...)
Le lendemain se révèle bien moins pittoresque, faible et courbaturée, je reste alitée la journée entière sous les épaisses couvertures.Le seul rayon de soleil du jour sera David me ramenant des snickers... Après quelques 30h de sommeil, je me sens en pleine forme mais on verra plus tard que les mouches avaient juste changé d'âne... Nous réitérons l'aventure du bus de pelerins, en route pour la vallée de la haute Kyichu et son monastère d'importance, Ganden!
Il fait encore sombre quand nous arrivons. Le bus se vide d'un seul coup, et les pèlerins courent en tous sens!
Ça crie, ça se jette des poches plastiques à la tête (nous comprendrons plus tard que celles-ci remplies de genévrier servent comme offrandes...)!!On essaie tant bien que mal de suivre le mouvement mais vite essoufflés, on se retrouve seuls sur le sentier...
"Tiens ! Une montagne !... N'aurions-nous pas une belle vue du levé de soleil sur le monastère depuis la-haut??"
Et nous voilà, débutant l'ascension, à jeun et frigorifiés... Rappelons juste que, niché dans un amphithéâtre naturel, le monastère culmine déjà à 4700m d'altitude...
3/4 d'heure plus tard, les pieds insensibilisés par le froid et à cours d'oxygène, nous rebroussons chemin! Peut-être une épreuve de trop pour David...

C'est à son tour de passer la journée au lit, dans la chambrette que nous louons dans la guesthouse du monastère, ça sent le complot sino-chinois !!
C'est donc seule que je retrouve nos amis pèlerins. Dans le noir, impossible de trouver ce trou de souris qui passe sous les drapeaux de prière.
La Kora débute ici !
La kora c'est le nom donné au sentier qui encercle les édifices monastiques et qui se parcourt en marmonnant des prières, laissant des offrandes et marchant encore et toujours dans le sens des aiguilles d'une montre.
Celle de Ganden est magnifique, accrochée à flanc de montagne, sa vue plongeante sur la vallée émerveille... Les branches de genévrier, prises dans la tête quelques heures auparavant, brûlent à présent dans des cheminées vétustes et embaument l'air.
Ici chaque rocher a son histoire, son rite à accomplir..
Les pèlerins se mettent à quatre pattes pour passer sous certains et nous invitent à les suivre...
Je finis par rattraper un vieux lama boitillant à bonnet rouge, ce malheureux retardataire sera une victime parfaite ! Je le fusille avec mon numérique tout le long du chemin..
Alors que David se remet mal et dort encore, j'y reviens au crépuscule, mp3 aux oreilles, degustant lentement l'un des moments les plus magiques du Tibet pour moi! (Sympa pour David sous les couettes... et pour lui pas de snickers..)

C'est le matin suivant que David peut enfin parcourir "la kora" avec les mamies et les chérubins, c'est en famille que l'on arpente ses sentiers, je viens de retrouver la mienne !!
De retour à Lhasa, on consulte les options qui s'offrent à nous pour quitter le Tibet et on comprend vite que la chose n'est pas aisée !
Le chemin le plus court et le plus beau consiste à prendre la route du Kham pour rejoindre le Yunnan.
Mais, strictement interdite aux étrangers, elle nécessiterait la location de jeep et pas moins de 4 permis différents...
A la gare ferroviaire flambant neuf de Lhasa, on veut nous obliger à prendre la classe la plus luxueuse pour rejoindre le Sichuan (soit 4 fois le prix de la classe eco!!).
Nous migrons donc vers la gare routière où les bus suivant la voie ferrée nous sont là aussi interdits!! Nous voilà comme les tibétains, piégés au Tibet.
Dernière des options et non des moins chères, Air China, et un vol Lhasa-Chengdu pour le 25 décembre... Joyeux Noël !

Inutile de dire que c'est à reculons que nous allons valider cette étape chinoise...Mais nous espérons que les chinois ne sont pas tous pro-gouvernementaux comme les français ne sont pas tous pro-Sarkozystes !!
Ces 15 jours au Tibet resteront assurément une étape importante de notre voyage, une étape riche et touchante.Émouvante à cause de tout ce qu'on rêvait d'y découvrir, tout ce qu'on a été heureux d'y voir et à cause de tout ce qu'on regrette d'y laisser en partant... Un pays dans une impasse...
Ici, il est difficile de parler politique avec les quelques tibétains anglophones, la méfiance étant la règle.
Mais raisonne encore à nos oreilles une longue conversation avec l'un d'entre-eux qui nous renforce encore un peu plus dans cette certitude macabre : Le Tibet tel que chacun le rêve fait partie des temps passés, le Gangs Yul est voué a disparaître si la pression internationale reste inexistante... et qui osera se lever devant le géant chinois ??
PS : Oubliez les jouets chinois pour Noël, ceux en bois d'Hautpoul (Tarn) sont magnifiques ; ne regardez pas les JO de Beijing, de toute façon on n'aura pas de médaille... et arrêtez de manger des nems, on sait jamais trop ce qu'il y a dedans...(un Tibetain peut-être??...)
Le Gangs Yul (le Pays des Neiges) et les Peu Pas (ses habitants)nous enchantent...
Dans les petits resto, les yeux sont invariablement braqués sur la télé (sur laquelle un DVD distille des combats de yaks ou des danses traditionnelles tibétaines dont david maitrise la chorégraphie...il vous en fera une petite démonstration dès notre retour!!) ou sur nous, qui avalons bruyamment notre thukpa et nous mouchons dans les serviettes.
Ici, même les hommes sont coquets, cheveux longs tressés, turquoises aux oreilles, bottes de cavaliers et portent leurs grands manteaux noués d'une large ceinture permettant de le relever jusqu'aux genoux.
Cela forme ainsi une poche ample sur leur poitrine, "l'ambag" de laquelle sortent bols, tsampa et morceaux de yak séchés...
Si voyager en cette saison nous permet d'éviter les touristes (on doit être 10 tout au plus à
Lhasa..), les treks ne sont malheureusement pas possibles, les cols d'accès souvent bloqués par la neige!
Nous décidons tout d'abord d'explorer la vallée du Yarlung.
Interdite aux voyageurs indépendants (que nous sommes avec joie) sans un permis payant
Malgré l'ambiance chaleureuse et la musique à fond, nous sommes frigorifiés !
Les vitres givrées nous permettent de passer le premier check-point incognito et pour ce qui est du second, placé devant le monastère de Samye... On a vu personne !
On risquait juste une amende, c'est toujours çà de moins dans la poche des chinois et quelques yuans de plus dans l'ambag des tibétains...
Samye a pour particularité d'être au milieu de dunes de sables et nous grimpons
sur la colline Hepori qui le surplombe pour profiter de la vue.
lui. La communication est comme toujours laborieuse, nous comprenons juste qu'il s'est
exilé au Nepal depuis quelques années et revient rendre visite à ses parents et à quelques monastères de la région : il nous montre ses 2 passeports ! L'un Népalais, l'autre chinois, qui lui permettent de passer les frontières.
De retour parmi les pèlerins : il nous faudra 5 h pour regagner Lhasa... Le bus s'arrêtant devant tous les monastères...
Les femmes devant nous chantent et nous offrent des friandises au goût parfois douteux. Après un bout de fromage séché, c'est un petit losange gris, dur comme de la pierre qui sort de leur poche...
On les imite, le mettant à la bouche tel un caramel dur! Pas de goût particulier, si ce n'est celui de feu de bois, on suppose que c'est de la tsampa durcie... (ne le leur répétez pas mais après 2h de "mâchonnage" nous l'avons discrètement craché, on préfère le caramel...)
Le lendemain se révèle bien moins pittoresque, faible et courbaturée, je reste alitée la journée entière sous les épaisses couvertures.Le seul rayon de soleil du jour sera David me ramenant des snickers... Après quelques 30h de sommeil, je me sens en pleine forme mais on verra plus tard que les mouches avaient juste changé d'âne... Nous réitérons l'aventure du bus de pelerins, en route pour la vallée de la haute Kyichu et son monastère d'importance, Ganden!
Ça crie, ça se jette des poches plastiques à la tête (nous comprendrons plus tard que celles-ci remplies de genévrier servent comme offrandes...)!!On essaie tant bien que mal de suivre le mouvement mais vite essoufflés, on se retrouve seuls sur le sentier...
"Tiens ! Une montagne !... N'aurions-nous pas une belle vue du levé de soleil sur le monastère depuis la-haut??"
Et nous voilà, débutant l'ascension, à jeun et frigorifiés... Rappelons juste que, niché dans un amphithéâtre naturel, le monastère culmine déjà à 4700m d'altitude...
3/4 d'heure plus tard, les pieds insensibilisés par le froid et à cours d'oxygène, nous rebroussons chemin! Peut-être une épreuve de trop pour David...
C'est à son tour de passer la journée au lit, dans la chambrette que nous louons dans la guesthouse du monastère, ça sent le complot sino-chinois !!
C'est donc seule que je retrouve nos amis pèlerins. Dans le noir, impossible de trouver ce trou de souris qui passe sous les drapeaux de prière.
La Kora débute ici !
La kora c'est le nom donné au sentier qui encercle les édifices monastiques et qui se parcourt en marmonnant des prières, laissant des offrandes et marchant encore et toujours dans le sens des aiguilles d'une montre.
Ici chaque rocher a son histoire, son rite à accomplir..
Les pèlerins se mettent à quatre pattes pour passer sous certains et nous invitent à les suivre...
Je finis par rattraper un vieux lama boitillant à bonnet rouge, ce malheureux retardataire sera une victime parfaite ! Je le fusille avec mon numérique tout le long du chemin..
Alors que David se remet mal et dort encore, j'y reviens au crépuscule, mp3 aux oreilles, degustant lentement l'un des moments les plus magiques du Tibet pour moi! (Sympa pour David sous les couettes... et pour lui pas de snickers..)
C'est le matin suivant que David peut enfin parcourir "la kora" avec les mamies et les chérubins, c'est en famille que l'on arpente ses sentiers, je viens de retrouver la mienne !!
De retour à Lhasa, on consulte les options qui s'offrent à nous pour quitter le Tibet et on comprend vite que la chose n'est pas aisée !
Le chemin le plus court et le plus beau consiste à prendre la route du Kham pour rejoindre le Yunnan.
Mais, strictement interdite aux étrangers, elle nécessiterait la location de jeep et pas moins de 4 permis différents...
A la gare ferroviaire flambant neuf de Lhasa, on veut nous obliger à prendre la classe la plus luxueuse pour rejoindre le Sichuan (soit 4 fois le prix de la classe eco!!).
Nous migrons donc vers la gare routière où les bus suivant la voie ferrée nous sont là aussi interdits!! Nous voilà comme les tibétains, piégés au Tibet.
Dernière des options et non des moins chères, Air China, et un vol Lhasa-Chengdu pour le 25 décembre... Joyeux Noël !
Inutile de dire que c'est à reculons que nous allons valider cette étape chinoise...Mais nous espérons que les chinois ne sont pas tous pro-gouvernementaux comme les français ne sont pas tous pro-Sarkozystes !!
Ces 15 jours au Tibet resteront assurément une étape importante de notre voyage, une étape riche et touchante.Émouvante à cause de tout ce qu'on rêvait d'y découvrir, tout ce qu'on a été heureux d'y voir et à cause de tout ce qu'on regrette d'y laisser en partant... Un pays dans une impasse...
Ici, il est difficile de parler politique avec les quelques tibétains anglophones, la méfiance étant la règle.
Mais raisonne encore à nos oreilles une longue conversation avec l'un d'entre-eux qui nous renforce encore un peu plus dans cette certitude macabre : Le Tibet tel que chacun le rêve fait partie des temps passés, le Gangs Yul est voué a disparaître si la pression internationale reste inexistante... et qui osera se lever devant le géant chinois ??
PS : Oubliez les jouets chinois pour Noël, ceux en bois d'Hautpoul (Tarn) sont magnifiques ; ne regardez pas les JO de Beijing, de toute façon on n'aura pas de médaille... et arrêtez de manger des nems, on sait jamais trop ce qu'il y a dedans...(un Tibetain peut-être??...)
9 commentaires:
hello les amoureux, je n'ai pas encore lu vos dernieres aventures, pas le temps car ce soir, c'est le 24 decembre et on a été bien occupées toute la journée...je vous embrasse bien fort tous les deux et vous souhaite un très joyeux Noel ! et tout le monde se joint à moi. Bises !!!
Cécile and Co
JOyEUX NOEL LES PETITS LOUPS.
plein de gros bisous
titpom66
Joyeux noel les aventuriers !! nous avons bien pensé à vous hier soir en dégustant huites et fois gras ! si vs voulez en profiter, envoie moi adresse postale et on tentera le colis !!
bisous bonne route
Salut les Loulous! Sachez que nous avons passé Noel avec vous ;o) !
On vous embrasse de toutes nos forces :o) A trés bientôt
Comme promis voilà un premier essai de photo. Très affectueuses pensées pour vous 2
http://www.casimages.com/img.php?i=07122606083219
4321549680.jpg
coucou c est tony
joyeux noel et bonne annee!!!!!
je pense fort a vous et je boit et mange comme il le faut
bises a plus et bonne route
bonne annee 2008 de la part de karine david willy mariep pierre et emmy
repas reveillon tout canard foie gras magret au foie gras et bien sur champagne
bisous a vous 2
en esperant que tout se passe pour le mieux
Bonne année les saucissons!!!On vous souhaite plein de bonheur et surtout de vous éclater! On vous fait de gros bisous et ne vous inquiétez pas vous n'avez rien raté, cette année le foie gras et le champagne n'étaient pas terribles... A bientôt!
Sandrine et Cédric
This is great info to know.
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