LANGTANG

On ne pouvait pas traverser le Nepal, pays du trek, sans se dégourdir un peu les jambes dans la montagne...
Nous sommes donc partis une semaine dans le parc national de Langtang au nord de la vallée de Kathmandou, prés de la frontière Nepalo-Tibetaine.

Le 1er jour, nous avons marché de la guesthouse au bus et du bus local a la nouvelle guesthouse de SyaruBensi (1400m d'altitude, départ du vrai trek)... Peu d'effort peut-être mais une vrai aventure!!

La route est goudronnée la moitie du trajet, ah oui, on a pas dit aussi, c'est 9heures de bus...C'est donc cahotants sur des chemins de rocaille que nous nous bousculons a 40 dans le bus et autant sur le toit!

Moi je suis bien, collée a la fenêtre à prendre comme je peux des photos des beaux paysages qui défilent, David lui, est bousculé et se retrouve avec deux népalaises sur les genoux (ne le plaignons donc pas trop ;0)).
L'autoradio à fond, semble débiter éternellement la même chanson...(promis, on vous ramène le CD qu'on soit pas les seuls a souffrir...)
Quoiqu'il en soit, voir les écoliers en chemise bleu sur le bord de la route et les paysans qui travaillent leurs parcelles étagées à flanc de montagne, nous laisse présager de bien belles choses à voir pendant le trek.

Un petit bonhomme joufflu haut comme 3 pommes sort dans la cour a notre passage et jette une pierre... a 30cm de ses pieds.. la prochaine fois c'est sur il aura le bus!


Si le temps fait grise mine le 2eme jour, nous ployons tellement sous l'effort que de toute façon nos yeux ne quittent pas beaucoup le bout de nos chaussures...
Des cimes enneigées apparaissent au loin, nous nous arrêterons a 2400m d'altitude.
Journée difficile... et c'est auprès du poêle de la guesthouse, un thé chaud dans les mains, que nous tentons de nous réconforter, la journée de demain est, paraitrait-il, encore plus hardue...




En fait le ciel est limpide et à 3400m, nos jambes tiennent étonnement la route (même si c'est toujours la même qui traine derrière avec Rajan, le guide... David avale les marches de pierres comme un cabri...).
L'arrivée a Langtang, joli petit village peuplé de Tamangs (descendants de l'immigration tibétaine) est une bénédiction.
Ici c'est le paradis même s'il nous parait plus facile d'accéder à l'éden qu'à Langtang...


Les mômes trop beaux ont la morve au nez, les mamies font le tour des stupas les mains crispées sur les moulins a prière, et les yaks ruminent l'herbe jaune nous surveillant du coin de l'œil...

Lieu idéal pour que David nous fasse une petite danse (oui Aleks, on pense a danser et celle-la vaut le coup d'œil!!! Avec la fatigue, sa prestation est hilarante, attends de voir....).



Le lendemain, nous montons a 3800 m et le guide nous propose de monter a 4400m si nous le sentons...
Hé! Bien sûr qu'on le sent, on est devenu des boulimiques de la montée, des machines...
On va y grimper sur son petit pic a drapeaux!! On est pas venu ici en touristes!


Malgré le manque d'oxygène, les poumons au bord des lèvres, nous montons comme des robots, le secret de la montagne nous le connaissons: NE PAS PENSER! METTRE JUSTE UN PIED DEVANT L'AUTRE!






4437m!
Le "Gyangjin Ree" est sous nos bottes et on peut vous dire que de la-haut vous êtes vraiment tout petits...

Pour des montagnards aguerris ce n'est peut-être pas grand chose mais pour David le tabagique et Stef la tri athlète de haut niveau (sieste, grignotage et apéro) c'est un vrai petit exploit et nous voyons déjà nos noms gravés au panthéon des cimes au cote d'Edmund Hillary et de Tenzing Norgay!

Oui, on est un peu mégalo aussi (ou le manque d'oxygene ?...) :p
Sur la photo, derrière nous c'est la dernière barrière avec le Tibet, c'est 6900m et c'est le prochain sur la liste....

Le lendemain, c'est déjà moins drôle, nous dévalons a toute burzingue la piste et ça fait mal!
Le retour sur le plancher des yaks se fait dans la douleur, on se laisserait bien aller sur le dos d'un brave sherpa, nous les croisons sandalettes aux pieds et clope au bec qui montent sans défaillir les provisions pour les villages d'altitude...

Alors qu'on pensait avoir fait le plus dur, la descente est vicieuse, les pieds souffrent dans les chaussures et les jambes qui étaient de bois pour l'ascension redeviennent de chair et de sang...




Le trajet en bus de retour c'est idem...moins drôle, les népalaises n'étaient pas là, pas de musique (nulle mais distrayante..) et pas de chèvres sur le toit...
Bref, une semaine éprouvante pour nos petits corps mais un bon bol d'air frais et des images plein les yeux!!!

On est heureux quoi! Ça se voit non???!!!